
Charles Darwin est né en
Angleterre dans la petite ville de Shrewsbury en 1809. Son père, le Dr Robert
Darwin, était un médecin réputé. Darwin a suivi des études de théologie à
l'université de Cambridge où il a obtenu son diplôme mais sans avoir un réel
intérêt pour cette spécialité. En fait, Darwin avait une passion tout à fait
différente : il passait son temps à chasser les oiseaux et collectionner
les insectes. Il s'intéressait aussi à la géologie. En avril 1831, il a été
proposé par son professeur John Steven Henslow pour participer à un voyage
maritime sur le fameux navire Beagle. L’objectif de ce voyage était d’établir
la carte de la pointe sud de l'Amérique pour le compte du gouvernement anglais
et il n’était censé durer que deux ans. Ce voyage en Amérique du Sud est devenu
le plus important voyage scientifique de l’époque et a duré cinq ans. Darwin
lui-même a écrit que « son voyage sur le Beagle a été l'événement le plus
déterminant de toute sa vie ». Grâce à ses incursions, il a pu rassembler
toute sorte d'échantillons qu'il a envoyés en Angleterre pour examen. Bien qu’il a eu déjà sa théorie d’évolution
durant son voyage, il a gardé ses réflexions pour lui et n’a osé publier son
œuvre maitresse qu’après de nombreuses années de prudence. Par ces théories,
Darwin a attiré la colère des milieux religieux et l’Eglise. Malgré cela, il a
été hautement honoré à sa mort pour ses efforts de recherches et pour sa
théorie sur l’évolution des espèces.
Dans son livre intitulé
« On the Origin of Species by Means of Natural Selection or the
Preservation of Favoured Races in the Struggle for Life » : « De
l'origine des espèces par la sélection naturelle ou la préservation des races
favorisées dans la lutte pour la vie », Darwin propose deux théories :
- Toutes les plantes ou les
animaux qui existent aujourd'hui descendent de formes plus anciennes, plus
primitives. Il affirme donc qu'il se produit une évolution biologique.
- L'évolution est due à une sélection naturelle.
En ce qui concerne l’évolution
des espèces, plusieurs savants avant Darwin ont traité ce point comme le
zoologue français Jean-Baptiste Lamarck et le grand père de Darwin Erasmus
Darwin. Mais, ces derniers n'étaient pas capables d’expliquer comment s'était
produite cette évolution.
Traits généraux de la théorie
de Darwin sur l’évolution des espèces
1. Darwin a effectué toute une
série de découvertes et d'observations qui remettent en cause la conception
traditionnelle de la création telle vue par l’église, ou encore par Platon et
Aristote. Durant son voyage sur le Beagle, il a pu trouver plusieurs fossiles
témoignant l’existence d’une diversité d’espèces animales. Certaines de ces créatures
ressemblent à celles encore vivantes à l’époque de Darwin avec des différences
plus ou moins légères :
« L'idée sous-jacente était que chaque
espèce animale avait été créée une fois pour toutes par un acte créateur
particulier… La théorie des idées de Platon partait du principe que toutes les
espèces d'animaux étaient immuables parce qu'elles étaient créées d'après les
modèles ou les formes des idées éternelles. Chez Aristote aussi on retrouve
cette idée de l'immuabilité des espèces animales. »
2. Darwin avait remarqué que
certaines espèces dans différents endroits se ressemblent avec juste quelques
différences minimes mais adaptées à des conditions et besoins spécifiques. Ces
observations ont poussé Darwin à poser plusieurs questions du genre :
- Pourquoi Dieu avait créé ces
créatures qui se ressemblent parfaitement mais avec quelques différences
minimes d’un endroit à l’autre ?
- Dieu avait-il réellement créé
une bonne fois pour toutes ces espèces avec leurs légères différences entre
elles ?
- Ces créatures
descendaient-elles d’une seule espèce et chacune d’elles s’était adaptée par la suite aux circonstances de
l’environnement et leurs besoins de survie ?
« D'une île à l'autre (les îles
Galapagos, à l'ouest de l'Équateur), il put observer des variations très
précises entre différentes espèces de pinsons. Darwin établit une corrélation
entre la forme de leur bec et le type de nourriture qu'ils trouvaient sur l'île
(graines de pommes de pin ou insectes vivant sur les troncs d'arbres et les
branches). Chacun de ces pinsons possédait en effet un type de bec (pointu ou
crochu) parfaitement adapté pour saisir sa nourriture. »
3. Darwin était influencé par
l’ouvrage du géologue Charles Lyell, « Principles of Geology » où il
a expliqué que des changements minimes dans un intervalle de temps
considérablement long pourraient conduire à des changements très grands. Darwin
pensait que cette théorie pourrait s’appliquer aussi à l'évolution des animaux.
La théorie de Lyell comme celle de Darwin reposait sur des périodes de temps
tout à fait considérables. Pour Darwin, l’âge de la terre est de trois cents
millions d'années.
« Selon lui (Charles
Lyell), la géographie actuelle de la Terre, avec ses hautes montagnes et ses
vallées profondes, témoignait d'une évolution extrêmement longue et lente.
L'idée, c'était que des changements apparemment minimes (liés au temps et au
vent, à la fonte des neiges, aux tremblements de terre et à la dérive des
continents) pouvaient conduire à de
grands bouleversements géographiques, si l'on prenait en considération des
espaces de temps suffisamment grands… À l'époque de Darwin, on s'accordait
généralement à reconnaître que la création de la Terre par Dieu remontait à
environ six mille ans. Ce chiffre était le résultat de l'addition de toutes les
générations depuis Adam et Eve. »
4. Darwin a remarqué que les
fœtus des animaux se ressemblent tous à un stade précoce même à celui de
l’Homme, mais à certains stades de l’évolution du fœtus ils commencent à se
différer l’un à l’autre. Ce qui l’a poussé à conclure que tous les animaux sur
terre étaient apparentés.
« Cela concernait
l'évolution du fœtus chez les mammifères. Si l'on compare le fœtus d'un chien,
d'une chauve-souris, d'un lapin et d'un être humain à un stade précoce, il est
presque impossible de les distinguer clairement les uns des autres. Il faut
attendre un stade beaucoup plus avancé pour que le fœtus d'un être humain ne
ressemble plus à celui d'un lapin. Cela ne serait-il pas le signe que nous serions
tous lointainement apparentés les uns aux autres? »
a) Darwin a rejeté la théorie de
Lamarck sur les «caractères acquis» héréditaires, qui expliquait l’évolution
biologique.
« Le zoologue français
Lamarck avait démontré que les espèces animales avaient progressivement
développé ce dont elles avaient besoin. Les girafes par exemple avaient fini
par avoir un long cou car pendant des générations elles avaient tendu le cou
pour atteindre les feuilles des arbres. Lamarck pensait aussi que les qualités
obtenues avec peine par un individu étaient transmises à la génération
suivante »
b) Par contre, Darwin a constaté
que les hommes ont toujours pratiqué une
sélection artificielle pour améliorer la qualité du bétail et des plantes. En s’inspirant de cette constations, Darwin
s’est posé la question suivante : La nature était-elle en mesure de faire
une « sélection naturelle » qui au bout d'un terme assez long pouvait créer de
nouvelles espèces végétales et animales ?
« Les hommes ont pratiqué l'élevage pendant
plus de dix mille ans. Les poules n'ont pas toujours pondu cinq œufs par
semaine, les moutons n'ont pas toujours donné autant de laine et les chevaux
n'ont pas toujours été aussi forts et rapides. Mais les hommes ont fait une
sélection artificielle. Cela vaut aussi pour le monde végétal. Qui mettrait de
mauvaises pommes de terre dans son jardin, s'il peut se procurer de meilleurs
plants ? Faucher des épis qui ne portent pas de blé n'a aucun
intérêt… Pour Darwin, aucune vache, aucun épi de blé, aucun chien et aucun
pinson n'est tout à fait identique. La nature offre des variations à l'infini.
Même à l'intérieur d'une seule espèce, il n'y a pas deux individus en tout
point semblables. »
5. Darwin s’est inspiré du livre du démographe Thomas Malthus pour expliquer l’évolution des espèces
s'intitulé « An Essay on The Principles of Population » où ce
dernier a développé une idée de Benjamin Franklin. En se basant sur l’idée de
Mathus, Darwin a conclu que la «
sélection naturelle » dans la lutte pour la vie explique l’évolution des
espèces. Darwin souligne que les espèces les plus proches doivent se battre pour la même
nourriture et en même temps veiller à ne pas être mangés par les autres
animaux. Par conséquent, plus la lutte pour la vie est dure, plus l'évolution
vers de nouvelles espèces sera rapide. Seules les meilleures survivront, les
autres espèces disparaîtront peu à peu.
« Benjamin Franklin
soutenait l'idée que s'il n'existait pas de facteurs de limitation dans la
nature, chacune des espèces végétales ou animales se serait répandue sur toute
la Terre. Mais du fait de leur grande diversité, elles se maintiennent en
équilibre les unes par rapport aux autres. Malthus développe cette pensée
en l'appliquant à la situation démographique de la Terre. Selon lui, les êtres
humains ont la capacité de donner la vie à davantage d'enfants qu'il ne peut en
survivre. Parce que la production de la nourriture ne pourra jamais suivre le
rythme de l'accroissement de la population, il soutenait l'idée qu'un grand
nombre est condamné à périr dans la lutte pour la vie. Ceux qui parviendront à
grandir et par conséquent engendreront d'autres générations seront ceux qui
réussiront le mieux à survivre dans cette lutte pour la vie. »
a) La théorie de Darwin repose
sur l'idée que ce sont des variations tout à fait accidentelles qui ont, en
dernière instance, permis à l'homme d'apparaître sur la Terre. Mais, il ne
montre pas comment ces variations accidentelles ont eu lieu. C’était un point
faible de sa théorie.
b) La sélection naturelle
permanente fait que ceux qui sont le mieux adaptés à un certain milieu, ou à un
certain environnement écologique, assureront la survie de l'espèce dans ce
cadre-là.
c) En 1871, Darwin a publié le
livre « The Descent of Man and Selection in Relation of Sex » (la
Descendance de l'homme et la Sélection sexuelle), qui traite la généalogie de
l'homme. Dans ce livre, Darwin montre toutes les grandes ressemblances qui
existent entre les hommes et les animaux et en conclut que les hommes et les
hommes singes doivent bien descendre d'un ancêtre commun.
« On venait à cette
époque de retrouver les premiers crânes d'Un être humain, d'abord dans une
carrière des falaises de Gibraltar et quelques années plus tard à Neandertal en
Allemagne. »
6. Le néo-darwinisme s'est
chargé de répondre comment ces variations ont eu lieu en complétant la théorie
de Darwin. Par exemple, Darwin considérait le long cou des girafes comme une
variation naturelle des cous des ancêtres. Le néo-darwinisme explique cette variation
par ce qu'on appelle les mutations.
« Tout ce qui est vivant,
tout ce qui se crée a fondamentalement un rapport avec la division cellulaire.
Quand une cellule se divise en deux, cela crée deux cellules avec exactement le
même patrimoine génétique. La division cellulaire est en fait un processus de
duplication d'une cellule. Mais il arrive que de minuscules erreurs se glissent
lors de ce processus, de sorte que le double de la cellule ne ressemble pas
cent pour cent à la cellule qui a servi de modèle. La biologie moderne appelle
cela une mutation. Certaines mutations peuvent n'avoir pas le moindre intérêt,
tandis que d'autres peuvent provoquer de grandes modifications dans les
qualités de l'individu. Il peut y en avoir de carrément nuisibles et ces «
mutants » doivent régulièrement être supprimés à la prochaine génération… Toutefois,
une mutation peut aussi donner à l'individu précisément le petit « plus » dont
il a besoin pour mieux lutter pour sa survie. »
N.B : Il est à noter que
ce qui est écrit ci-dessus n’est qu’un résumé personnalisé de la partie
consacrée à Darwin dans le roman « Le monde de Sophie ». Plusieurs
détails scientifiques sont ignorés du fait que c’est un travail de
vulgarisation de l’auteur du roman. De plus, les idées de Darwin ont fait
l’objet de plusieurs discussions scientifiques, philosophiques et religieuses
dans le monde entier. Un tel résumé ne
prétend en aucun cas présenter des vérités ou des réalités mais présente les traits
généraux de la théorie d’évolution de Charles Darwin d’une manière synthétique
et vulgarisée.
Software Engineer at the Moroccan Ministry of Finance.
Interests: Reading, travel and social activities.
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