Friday, October 31, 2014

De la constance du sage - Extraits




Auteur : Sénèque

En lisant le livre, je me suis étonnée de la ressemblance entre l'homme de jadis et celui d'aujourd'hui, les mêmes problèmes, les mêmes soucis et les mêmes questions. J'ai trouvé que les conseils donnés par Sénèque dans son livre écrit depuis longtemps sont prêts à être adoptés de nos jours. C'est vrai que je ne suis pas d'accord avec l'auteur dans certains principes surtout ceux liés à la religion, mais j'ai apprecié beaucoup d'autres que j'ai voulu partager avec vous.
 

La tranquillité de l’âme 

La honte ne peut pénétrer en un lieu où sont déjà la vertu et l’honneur.

Si je subis une injustice, il est nécessaire qu’elle ait été commise ; mais si elle est commise, il n’est pas nécessaire que je la subisse.

Le sage, crois-le bien, est de l’espèce de ceux qui, par un long et constant exercice, ont acquis la force de supporter la violence de leurs ennemis et de les fatiguer.


Le désir de vengeance vient de la médiocrité d’une âme qui se sent diminuée  pour une action ou une parole qui la déconsidèrent.

Pour les voir de haut il n’est pas besoin d’être un sage, mais seulement d’être, assez maître de soi pour pouvoir dire : « Est-ce que je mérite ou non ce qui m’arrive ? Si je le mérite, ce n’est pas une insulte mais un jugement ; si je ne le mérite pas, c’est à l’auteur de l’injustice d’en rougir ».

La vertu 

Il y a des médicaments dont l’absorption ou le contact sont inutiles, et dont l’odeur à elle seule est efficace ; ainsi se répandent les bienfaits de la vertu.

Dans une république jugulée, il y a encore occasion pour un sage de se manifester et que, dans une république florissante et heureuse, règnent l’argent, la jalousie et mille autres vices contre lesquels on est sans armes.

La réussite 

De ce dépit des succès d’autrui, du manque d’espoir d’en remporter pour soi, naît en l’âme l’irritation contre le sort, les plaintes sur le siècle, le désir de se retirer dans son coin ; elle couve sa propre peine dans le dégoût d’elle-même et l’insatisfaction.


Le chagrin vient en effet presque toujours de ne pas réussir ou d’avoir honte de sa réussite.

L’utilité 

Une fois prise la décision de se rendre utile à ses concitoyens et à tous les hommes, on s’exerce et on se perfectionne en même temps.

Car si nous renonçons à tout rapport social, si nous rompons avec le genre humain, si nous vivons tournés seulement vers nous-mêmes, cette solitude, privée de tout soin, aura pour résultat un désœuvrement absolu.

Combien voit-on de vieillards chargés d’ans, qui n’ont d’autre preuve à fournir de la longueur de leur vie, que le nombre de leurs années.

La vie et la mort 

Qui craindra la mort n’agira jamais en homme vivant ; mais celui qui sait que, dès le moment où il a été conçu, il est convenu qu’il mourra, vivra d’après cette convention ; et en même temps il aura cette supériorité, grâce à cette même force d’âme, qu’il n’y aura pas pour lui d’événement imprévu.


Curius Dentatus disait, je crois, qu’il aimerait mieux être mort que vivre mort; Le dernier des malheurs, c’est bien de sortir du monde des vivants avant de mourir.

Le sage vit comme si on lui avait prêté sa propre existence et comme s’il devait rendre ce prêt sans mécontentement dès qu’on le lui redemandera.

L’habitude 

Habituons-nous à nous éloigner de nous le luxe; mesurons les objets à leur utilité, non à leur belle apparence.
Il faut donc s’habituer à sa condition et s’en plaindre le moins possible; il faut se saisir de tout avantage qui peut se présenter à nous.

N’attends pas que les événements t’éloignent; de toi-même sépare-toi d’eux.

L’amitié 

Ne manquons pourtant par d’éviter les gens tristes, qui pleurent sur tout et qui trouvent partout des sujets de plainte ; même si sa fidélité et sa bienveillance ne se démentent pas, un compagnon agité et toujours gémissant n’est pas ce qu’il faut à notre tranquillité.


C’est une torture sans fin que de se tourmenter des maux d’autrui; et c’est un plaisir inhumain que de s’y complaire.

La solitude 

La solitude nous donnera le désir de fréquenter les hommes, la société, celui de nous fréquenter nous-mêmes, et chacune sera l’antidote de l’autre, la solitude nous guérissant de l’horreur de la foule, et la foule, de l’ennui de la solitude.

La connaissance 

Pour la plupart des gens, qui n’ont pas même la culture littéraire d’un enfant, les livres ne sont pas des instruments de culture, mais des ornements pour leur salle à manger.



Car aujourd’hui, à côté des salles de bains et des thermes, une bibliothèque bien soignée est devenue l’ornement indispensable d’une maison digne de ce nom.


Amal

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